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  N'envisageant pas de succéder à son père entrepreneur local, Jean MONTARIOL est entré à l'école des Beaux-arts de Toulouse, dont il a suivi les cours, avant d'achever sa formation d'architecte à Paris dans l’atelier de  Charles Nicod. Il fut déclaré Architecte DPLG en 1922. 


IMGP2538.JPGDe 1925 à 1939, il travaille pour l'office Habitation à Bon Marché à Toulouse ; il conçoit  une grande partie des 2000 logements réalisés par la HBM sur la période dont  neuf groupes de "cités jardins".


Il fut nommé architecte en chef de la ville en 1929 par Etienne BILLIERES (SFIO). Pour juguler la période de crise (déjà...) ce maire bâtisseur,à l'appui des lois Cornudet, mis en oeuvre un vaste programme de d'habitat social et d'équipements publics.

Jean MONTARIOL occupa ses fonctions jusqu’en 1949. Vingt ans d’activités dont une grande partie au service des équipes municipales socialistes dirigées successivement par Etienne BILLIERE (de 1925 à 1935) Jule s JULIEN (par intérim) et Antoine ELLEN PREVOT (député-maire SFIO de 1935 à 1940).


A partir de 1925, il conçoit pour la ville des projets de « mobiliers urbain » dont divers kiosques (à journaux, à fleurs…et à musique), mais également des urinoirs et autres lieux d'hygiène (dont les bains douche de la Place ROGUET.).

 

En 1926, il commence à travailler, à la demande de la Mairie, à un projet d'agrandissement des Abattoirs d'URBAIN VITRY.

Ecole-maternelle.JPG

A partir de 1927 (jusqu'en I937), Sur l’impulsion d’Etienne BILLIERE et   de Jules JULIEN (adjoint en charge de l’instruction publique et des beaux arts), MONTARIOL marque fortement le paysage scolaire toulousain avec ses réalisations sobres et harmonieuses dans les quartiers suburbains.Il réalise en particulier les groupes scolaires de la Juncasse, avenue Louis-Plana, de Jules-Julien à Rangueil, de Jules-Ferry à la Salade Ponsan, d'Ernest-Renan à Lalande, puis plus près de nous celui de l’école maternelle Jean Chaubet (rue Victor Basch) et l'agrandissement de l'école Fabre...


A partir de 1929 (jusqu’en1935) : il réalise la Bibliothèque municipale de TOULOUSE, rue du Périgord. Un exemple convaincant de la volonté de faire briller la culture (Une récente rénovation a redonné tout son lustre à ce bâtiment ; (classé : cad. AB 102) : inscription par arrêté du 7 décembre 1994

A partir de 1931, au cours du second mandat d’Etienne BILLIERE qui entendait poursuivre les grands travaux dans la ville Jean MONTARIOL avec l'aide de l'ingénieur Charles Parc des sportsBaruteaud s'emploie à la mise en œuvre sur le site du Ramier d'un « stadium populaire et d'une piscine d'été et d'hiver ». Ce projet, sur plus de  40 ha devait favoriser « l’air, l’eau, la  lumière, éléments indispensables pour lutter efficacement contre la maladie et donner au corps la robustesse et la grâce … ». Une partie de cet ensemble sportif est aujourd'hui classé tel qu’il figure sur le plan annexé à l’arrêté (cad. AH 3) : inscription par arrêté du 21 septembre 1993


En 1933 il implante le kiosque à musique au cœur de la place Marius Pinel ; une volonté architecturale d’en marquer son centre, d’apporter un lieu de divertissements populaires et de rencontres…. La montée de formes nouvelles de diffusion de la musique (de fanfare et d’harmonie) a contribué au développement de ces constructions publiques. Ce kiosque à musique est une des rares réalisations en béton armé en France ; en effet la grande majorité des kiosques sont en acier et bois (voir le kiosque du jardin du Grand Rond réalisé pour l'exposition des arts et industries en 1887). Les anciens m’assurent de la présence régulière d’orchestre avant la guerre (je suis à la recherche de photos historiques; il semblerait que l'accoustique ne soit pas adapté à la production d'harmonies musicales). Comme sur l'ensemble de ces réalisations vous pourrez y trouver des frises décoratives sur les piliers (une pratique courante du détail dans les années 30).


bourse du travailIl entreprend les travaux de la bourse du travail (Place St Sernin) dans cette période. Il rehausse le bâtiment existant et modernise  sa façades et met en place un toit terrasse  (cad. AB 385) : inscription par arrêté du 29 octobre 1975

Il est nommé membre du Conseil régional à l’Ordre des Architectes le 26 septembre 1942.

En 1948 il est nommé Architecte des Bâtiments de France à Toulouse. Il se consacre aux Monuments historiques de cette région.


En 1949 il quitte son poste d'architecte en chef de la ville de Toulouse en raison des difficultés à accomplir ses multiples fonctions. Il s’éteindra en 1966


Jean MONTARIOL a toujours recherché la qualité architecturale dans ses constructions. Celles-ci sont tout à fait caractéristiques de son temps et de la région : modernes par l'emploi du béton, art déco dans son dessin dont en particulier des toits terrasses, des corniches saillantes, des formes cylindriques, les éléments symétriques, l’apparition de décors géométriques mais cependant empreint de régionalisme par l’utilisation des matériaux locaux en particulier la brique foraine locale en parement décoratif.


La majorité de ses réalisations est aujourd’hui classée…sauf le kiosque PINEL ! Un oubli ? Plutôt une attitude dédaigneuse de la part des ABF (architecte des bâtiments de France) au regard d’une « œuvre mineure » de leur ainé auquel cependant nous nous référons tous dans ce quartier.

 

 

 

*Bibliographie: TOULOUSE secret et insolite ; les trèsors cachés de la ville rose de C. Clément et S Ruiz édit. Les beaux jours 07/2007

 


Tag(s) : #Divers
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